• COPPIETERS-MOLS Jessica, "Les peintures sous verre : proposition de matériaux et ...

    COPPIETERS-MOLS Jessica, “Les peintures sous verre : propositions de matériaux et techniques de restauration”, in Preprints of the 12th Triennal Meeting, Lyon, 29 August – 3 September 1999, Ed. Janer Bridgland & Jessica Brown, ICOM Committee for Conservation, London : James & James, 1999, pp 282-287

     
    Les peintures sous verre, comme l’indique leur nom, sont réalisées au revers d’un verre. Elles se distinguent du vitrail par le fait que les matériaux utilisés ne sont pas vitrifiables et que la peinture est observée en lumière réfléchie et non transmise (c’est-à-dire pas en transparence). Les couches de peinture sont appliquées en ordre inversé par rapport aux peintures sur supports plus courants comme la toile : les détails sont réalisés, puis les couches de fond et enfin l’arrière-plan.

    L’auteur présente dans cet article plusieurs techniques de conservation-restauration relatives aux peintures sous verre et à leur spécificité, à travers le collage du verre, le refixage de la couche picturale, la retouche puis l’encadrement. La liste de ces techniques et matériaux n’est pas exhaustive et les auteurs d’articles sur la conservation-restauration des peintures sous verre sont très rarement d’accord sur leur choix et emploi.

      

    © 2011 Julie-Potosniak – Tous droits réservés  

    *********************************************************************************************

     

    Le collage

    Lorsque le verre est cassé, le risque est qu’il bouge dans le cadre, provoquant ébréchures ou éclats, griffures ou lacunes dans la couche picturale.

    L’adhésif de collage doit être stable optiquement, mécaniquement et chimiquement, résister à la traction, être compatible avec les matériaux originaux, avoir une température de transition vitreuse (Tg) supérieure à 40-50°C et un indice de refraction similaire au verre ; il doit pouvoir aussi être enlevable.

    Des adhésifs réunissant la majorité de ces caractéristiques ont été testés : le Paraloid B72, le Paraloid B72 + silanes, des colles époxydiques (Araldite 2020, Fyne Bond, HXTAL NYL-1).

    Le Paraloid B72, avec ou sans silanes, a présenté un rendu mediocre, a une mauvaise maniabilité, une mauvaise résistance au cisaillement et une Tg un peu trop proche de la temperature ambiante (40-50°C).

    Parmi les colles époxydiques, l’Araldite 2020 a présenté un léger jaunissement après exposition aux UV ; le Fyne Bond est trop fluide et migre sous la couche picturale ; le HXTAL NYL-1 a présenté un bon rendu et il a une très bonne stabilité au vieillissement.

     

    Le refixage de la couche picturale

    Les problèmes d’adhésion et cohésion (soulèvements ou pulvérulences) de la couche picturale sont l’altération la plus courante dans le cas des peintures sous verre.

    Parmi les adhésifs de refixage, on trouve les adhésifs à base de collagène naturel (par exemple la colle de peau) et les adhésifs cellulosiques mais, outre leur problème de retrait au séchage et leur apport en humidité un peu trop conséquent, leur efficacité pour le refixage n’est pas très bonne. Les autres adhésifs les plus cités sont le Paraloid B72, le Regalrez 1094, les cires d’abeille blanchie et microcristallines, ainsi que les acétates de polyvinyle en émulsion.

    Les caractéristiques des adhésifs de refixage pour les peintures sous verre doivent être les suivantes : stabilité optique (en effet, le spectateur verra l’adhésif en cas de jaunissement), mécanique et chimique, compatibilité, maniabilité, faible hygroscopicité, Tg supérieure à 40-50°C et stabilité dimensionnelle au séchage.

    Suite à des tests de maniabilité, il a été établi que les adhésifs thermoplastiques (sans évaporation de solvant ; comme les cires ou mélanges de cire-résines) donnent un résultat optimal. Les adhésifs en solution peuvent mal se répartir sous la couche picturale et alors engendrer des bulles d’air. Dans le cas de zones particulièrement soulevées, un pré-refixage peut être effectué avec un adhésif en solution suivi de l’utilisation d’un adhésif thermoplastique (par exemple le Regalrez 1094 suivi de cire d’abeille blanchie).

     

    La retouche

    Pour des raisons d’intervention minimale, de fragilité de la couche picturale et de la difficulté technique de la retouche, l’apposition d’un fond coloré peut être choisie. Les handicaps de cette technique sont à la fois d’ordre esthétique (aspect flou, blanchâtre, ombre portée du bord de la lacune sur le fond…) et d’ordre mécanique (risque d’abrasion ou de transposition de la couche picturale si le fond est trop proche).

    La retouche à même le verre est donc souvent choisie, par exemple avec des liants acryliques comme le Paraloid B72, utilisé avec des pigments. Cette technique pose problème du point de vue de la réalisation : pose des détails, puis des fonds sans possibilité de correction à moins de tout effacer et recommencer.

     

    L’encadrement

    Pour les mêmes raisons de risque d’abrasion et de transposition de la couche picturale, il est vivement recommandé de laisser un espace entre la peinture et un fond rigide, fait de matériaux stables et neutres, vissé plutôt que cloué au cadre.

     


    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :