• CLAVIR Miriam, "The social and historic construction of professional values..."

    CLAVIR Miriam, „The social and historic construction of professional values in conservation“, Studies in conservation, vol. 43, n°1, 1998, pp 1-8

     

    Les anglo-saxons ont fait la différence entre la "restauration moderne" et la "restauration traditionnelle", en utilisant le terme conservation pour désigner cette première et en gardant celui de restoration pour cette seconde. En français, le terme "conservation" étant déjà utilisé par les conservateurs de musée (en anglais curators), a alors été adopté celui de "conservation-restauration" pour marquer cette même différence.

    Mais, quelles sont donc les valeurs et facteurs qui ont fait que la conservation-restauration s'est distinguée de la restauration? Notamment par l'étude et l'utilisation des sciences et d'une méthodologie scientifique, avec pour but la préservation de l'intégrité de l'oeuvre d'art.

    Voilà pourquoi dans les formations récentes de conservation-restauration des biens culturels, une place importante est faite à l'apprentissage des sciences (physique, chimie, biologie, microbiologie, etc...).

    La conservation-restauration d'oeuvres d'art n'est pas seulement les nettoyer ou les "réparer", et encore moins repeindre ou rafraîchir les couleurs des peintures abîmées... Notre but principal est de pouvoir aider à leur sauvergarde pour les générations futures.

     

    © 2011 Julie-Potosniak – Tous droits réservés 

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    Les valeurs du « conservateur-restaurateur » sont parfois distinctes de celles des professionnels du monde muséal, et particulièrement distinctes de leurs prédécesseurs qu’on appelle maintenant « restaurateurs ».

    Quelles sont donc ces valeurs et les facteurs qui ont fait que la conservation-restauration s’est distinguée de la restauration ?

    La première est l’importance que revêt la préservation de l’intégrité des œuvres d’art, en particulier leur intégrité physique. Ce qui signifie que la préservation de l’œuvre originale prédominera toute amélioration de son apparence esthétique. La seconde est l’approche scientifique systématique, à travers l’étude des altérations, leur traitement et les mesures préventives.

     

    L’intégrité des oeuvres d’art

    Les œuvres d’art peuvent être considérées du point de vue de leur intégrité physique, leur intégrité esthétique ou leur intégrité historique. On peut encore parler de valeur intrinsèque de l’œuvre.

    Ce principe fut introduit dans les codes d’éthique de la conservation-restauration après la constat malheureux de nombreux excès et falsifications en restauration.

    Préserver les œuvres en tant que témoignages du passé peut être considéré comme synonyme de ce que nous appelons préserver leur intégrité.

     

    L’importance de la science pour la préservation des collections

    Le développement des recherches scientifiques pour faire progresser les connaissances en vue de la préservation des œuvres d’art a débuté dans les années 1930. En 1931, le laboratoire de recherche au British Museum à Londres devint un département à part entière. Tandis que la première organisation internationale pour la profession (aujourd’hui Internationale Institute for Conservation of Historic and Artistic Works, IIC) fut créée dans les années 1950.

     

    Les valeurs scientifiques de la profession et leur origine

    Mais la prise de conscience de l’utilité des sciences pour la conservation-restauration des œuvres d’art a véritablement commencé à émerger à partir des XVIIIe – XIXe siècles.

    En effet, c’est à cette période qu’on eut lieu de nombreuses découvertes archéologiques en Egypte, Grèce ou Italie ; la préservation des objets archéologiques posait alors de nouveaux problèmes, différents de celle des objets d’art. On fit alors appel aux scientifiques, notamment aux chimistes. Le premier laboratoire associé à la préservation des œuvres d’art fut créé à Berlin en 1888 par un chimiste, le Dr Frederich Rathgen.

    Le développement de la pollution atmosphérique, due à l’industrialisation a pu être un autre facteur déclenchant.

    A partir de cette époque, comprendre les causes de dégradation des objets devint une préoccupation plus systématique. En outre, la méthodologie scientifique de la préservation des biens culturels permettait de détecter les faux mais aussi d’aider à la datation des objets.

    Avec le développement des découvertes scientifiques, les valeurs de la conservation-restauration moderne se sont démarquées au fil du temps des valeurs de la restauration, notamment par rapport à la préservation de l’intégrité de l’objet via l’utilisation des sciences dans la profession.

     


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